Troisième voie : où sont les divergences ? publié dans Le Monde

L'APPEL de Tony Blair et Gerhard Schröder, à la veille de l'élection européenne, n'a pas été entendu par ceux auxquels il était adressé : les électeurs modérés des nouvelles classes moyennes, allergiques à l'impôt.

Il n'a été que trop bien entendu, en revanche, par ceux auxquels il ne s'adressait pas : les électeurs des classes populaires, aspirant à plus de justice sociale, d'égalité, d'action de l'Etat. Les premiers sont en partie retournés à droite, les seconds sont massivement restés chez eux. Il n'en faut pas davantage pour que ceux-là mêmes qui chantaient les louanges du New Labour commencent à sonner son glas. « La troisième voie, ça a eu payé, expliquent-ils, mais ça ne paie plus. »

Mais qu'est-ce que cette « troisième voie » promise il y a peu à un grand avenir et qui serait aujourd'hui à la peine ? Et en quoi consistent les deux premières - parmi lesquelles la « voie française » - qui auraient, elles aussi, quelques soucis à se faire ? Evitons les caricatures : le New Labour de Tony Blair n'est pas réductible à un « thatchérisme à visage humain », pas plus que le socialisme français n'est assimilable à la « vieille gauche étatiste » qui ne sait qu'augmenter dépenses, impôts et contraintes.

Le gouvernement de Tony Blair a signé la Charte sociale de l'Union européenne, créé 150 000 emplois-jeunes, institué le SMIC, accru les dépenses publiques pour l'éducation et la santé, en taxant les profits des entreprises récemment privatisées. Il s'est clairement et courageusement prononcé pour l'adhésion de la Grande-Bretagne à l'euro et pour...

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